Excellence, comment avez-vous eu votre vocation d’être prêtre ?

Excellence, comment avez-vous eu votre vocation d’être prêtre ?

Ma vocation au sacerdoce me fut communiquée suite à une conversation d’enfant à enfant. C’était à 9 ans, en 1969, à la sortie des classes de 17 h 30 mn. Je me trouvais sur la route du catéchisme avec mes camarades. Chemin faisant, l’un de nous, Achille CAMPBELL, déclara qu’il voudrait devenir prêtre. Je m’étonnai et lui demandai aussitôt si un noir pouvait devenir prêtre. Car, jusque-là je n’avais rencontré en paroisse que des prêtres missionnaires blancs originaires de France. Il me répondit que oui et confirma qu’il en avait même rencontré lors d’une excursion de fin de semaine avec ses parents.

Depuis lors, l’idée qu’un noir pouvait devenir prêtre me revenait sans cesse à l’esprit, jusqu’au moment où je me suis senti interpellé intérieurement : Si un noir peut devenir prêtre, tu peux devenir prêtre.

Quelque temps après, au cours d’une marche vers le catéchisme, je demandai au même ami d’enfance : comment devient-on prêtre ? Il me répondit qu’il faut d’abord être enfant de chœur, puis en parler au Père responsable des enfants de chœur, Père André CASSARD, SMA.

Le jeudi suivant, à 15 h 00 mn, j’ai intégré le groupe des enfants de chœur. Au bout de quelques semaines, j’ai confié mon intention de devenir prêtre au Père André CASSARD qui, à son tour, m’a envoyé en parler au Curé, Père Michel DUJARIER.

Vu le nombre grandissant des futurs séminaristes, le Curé a décidé de convoquer une réunion hebdomadaire à leur intention, juste après celle des enfants de chœur. Deux ans durant, j’ai participé à ces rencontres fort instructives, initiées avec le récit de la conversion de St Paul, marquées par deux séjours de retraite au monastère des bénédictines de Toffo, et stimulées par une visite à Ouidah tant au Petit Séminaire Ste Jeanne d’Arc qu’au Grand Séminaire St Gall de Ouidah.

Par la grâce de Dieu, je fus compté parmi les rachetés dans le cadre du test d’entrée au pré-séminaire Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus, à Lokossa. Ainsi donc, le 2 octobre, je fus conduit au pré-séminaire de Lokossa avec Claude HOUNYEME, par le second vicaire, Révérend Père François Tricoche.